Jérôme Combier - "Strands"

Strands est une pièce de longue durée qui prévoit 3 moments particuliers, performatifs ou de type installation sonore.
Pièce pour 7 instruments et électronique : piano-harpe-percussions, clarinette, alto-violoncelle-contrebasse
Durée : 35-40mn

Jérôme Combier est compositeur et directeur artistique de l’ensemble Cairn fondé en 1998. Diplômé du CNSM de Paris, il effectue parallèlement une Maîtrise — « Le principe de variation chez Anton Webern » — à l’université de Paris VIII, Saint-Denis. Il étudie l'informatique musicale à l’Ircam aux côtés de Philippe Leroux. En 2005 et 2006, il est Pensionnaire à la Villa Médicis.

Équivoque et raffiné, le monde sonore de Jérôme Combier est habité d’une pensée d’essence poétique et plastique qui modèle le geste instrumental. L’écriture de Jérôme Combier est atomisée, distribuée en fins éclats de matière, elle tend vers l’épure comme si c’était là une manière de rendre à la musique l’immatérialité qui est la sienne. Musique précise et construite, labyrinthique, à la fois fluide et discontinue, elle convie au décryptage d’un mystère, à une expérience d’étrangeté.

Attaché aux rencontres et aux autres pratiques artistiques —la littérature avant toute chose— Jérôme Combier conçoit plusieurs projets sollicitant une dimension scénique et plastique : En 2005, pour l’Abbaye de Royaumont, il imagine « Vies silencieuses » avec le peintre Raphaël Thierry et en 2008, l’installation « Noir gris » avec le vidéaste Pierre Nouvel pour l’exposition Beckett au Centre Georges Pompidou. En 2011, avec Pierre Nouvel et Bertrand Couderc, il adapte pour la scène le roman de W.G. Sebald, « Austerlitz », crée par l’Ensemble Ictus au Festival d’Aix-en-Provence et à l'Opéra de Lille. Avec la même équipe, il imaginera « Campo Santo » qui sera créé en 2017 au Théâtre d’orléans et au 104 à Paris. Musique des lieux, vécue comme une déambulation mélancolique à travers le sonore et la parole, « Campo santo » dresse le portrait d’une ville fantôme, ancienne mine à charbon soviétique située à 800 km du Pôle Nord : Pyramiden. En 2012, il écrit l’opéra Terre et cendres avec Atiq Rahimi, commande de l'Opéra de Lyon. Puis en association avec le plasticien Yannick Jacquet, il conçoit « Tokyo no oto », grande cantate et fresque numérique imaginée pour Les Cris de Paris et créé au Théâtre d’Orléans et au Musée du Louvre.

En 2022 il écrit « Nowhere cities » pour un ensemble de 15 musiciens et des vidéos de Pierre Nouvel réalisées à partir d’intelligence artificielle. Le projet est créé dans l’ancien planétarium de Düssledorf par l’ensemble Notabu. En 2023, il réalise pour l’Ircam la bande-son « The Great Disaster » en multicanaux, sur un texte de Patrick Kermann et avec le metteur en scène Marc Lainé et le comédien Vladislav Galard. Jérôme Combier travaille également avec Alban Richard (« Dawnlight ») et, depuis 2018, avec Hervé Robbe pour lequel il écrit les bandes-sonores de « In extenso, danse de 4, de 6 et de 12) et avec lequel il conçoit « Sollicitudes » à partir de pièces instrumentales et de lieder de Schubert.

Jérôme Combier travaille régulièrement à l’Ircam (Stèles d’air, Gone, Dawnlight). Voyage au Japon (Akiyoshidaï international Art Village), au Kazakhstan et en Ouzbékistan (conservatoires de Tashkent et d’Almaty). En 2008 il est professeur pour la session de composition de l’Abbaye de Royaumont. Il donne des masterclass à l'Université de Berkeley (San Francisco), aux conservatoires d'Anvers, de Liège, de Lugano, à l'abbaye de Royaumont, à l'université Unesp de Soa Paulo et McGill de Montreal.

La musique de Jérôme Combier est publiée aux éditions Lemoine et Verlag Neue Musik (Berlin) et enregistrée par les labels Motus et Æon (Vies silencieuses - Grand Prix de l’Académie Charles Cros). Jérôme Combier obtient le prix Nouveau Talents de la Sacd et le Prix dela Fondation Koussevitzki, Library of Washington (USA). Prix de la Fondation Bleustein-Blanchet, Prix Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts. Il est enseignant en création sonore et musicale à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts de Paris-Cergy. En 2023 il est professeur invité à l’Université de Graz.

Photo : Agathe Poupeney