Bill Viola

The Raft

Douze personnes, bientôt rejointes par sept autres, forment un groupe d'hommes et de femmes, noirs, blancs, asiatiques, jeunes et vieux, en vêtements décontractés ou en costume-cravate ; rien de commun entre eux, peu de contacts, peu de regards. Ce monde en miniature est soudain balayé par de violents jets d'eau à l'horizontale, comme ceux de canons à eau anti-manifestants. Les personnages s'arcboutent puis s'effondrent, les corps trébuchent, l'eau ruisselle, la violence détruit le groupe. Quand le jet d'eau s'apaise enfin, c'est un paysage de désastre qui s'offre à nous, personnages brisés, trempés, effondrés. Seuls deux corps résistent encore, ont encore un semblant de verticalité, maintiennent encore un peu de digité, de résilience sur ce radeau de la Méduse dévasté : une rockeuse blonde et une métisse au visage du Fayoum.

Chacun peut trouver sans aucun doute d'autres correspondances, d'autres latéralités, l'intérêt étant justement cette richesse que Viola sait révéler, évocation éternelle d'émotions, passerelle entre les siècles.

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©DR

Bill Viola