Paolo Pachini

Chute(s)

Type : spectacle multimédia

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« Dernier volet d’une trilogie d’opéras vidéos initiée en 2003 par Voix Nouvelles avec le vidéaste Paolo Pachini, Chute(s), à la suite de An Index of Metals(2003, musique de Fausto Romitelli) et Il Diluvio (2008, musique de Mauro Lanza), réunit autour de ce vidéaste italien trois fortes personnalités et autant d’univers musicaux. La beauté idéale de Michaël Jarrell, la luxuriance sonore de Martin Matalon, les saturations furieuses de Raphaël Cendo. Chute(s) a été créé comme spectacle, pour double projection vidéo en haute dé nition, ensemble instrumental et électronique, illustre trois visions d’un archétype universel : l’idée de chute.

En trois tableaux indépendants, dans une succession allegro-sospeso/presto-adagio, l’énergie cinétique de la chute se dissipe jusqu’à l’apesanteur. Il ne s’agit aucunement d’une représentation réaliste de la chute – malgré la présence de sujets humains dans l’image – mais, par un dispositif visuel et sonore original de faire physiquement éprouver à l’auditeur la sensation du vertige, la désorientation nauséeuse qu’il induit en nous, l’impression de chute sans fin, l’horizon tournoyant, les repères visuels contredit par notre sens de l’équilibre. Nous voilà cosmonaute en herbe dans une centrifugeuse de la NASA, pilote de chasse dans un simulateur de vol pris de soubresauts avec la sensation ctive d’un écrasement imminent. Mais aussi humain assistant au lent ankylosement de la vie, étrissement de la peau, désagrégation de la chair, pulvérisation de notre être. La chute est celle de notre déchéance, la vie lentement absorbée par la non-vie, gestes et mouvements s’immobilisant. Un impavide cultivateur pousse sa charrue alors que le pied d’Icare dépasse encore des ots dans le toile de Breughel. Mais que ressent Icare entre soleil et roche, homme de cire fondue, privé de ses plumes d’ange ? Proche de notre sort commun, la désintégration.

Il s’agit d’abord de désorienter. À la projection habituelle, les artistes ont préféré pour la création en spectacle des écrans verticaux (6x3m) juxtaposés, totems animés où les formes tombent plus qu’elles ne se déplacent. Le sextuor instrumental placé sous les écrans est projeté dans toute la salle par un dispositif électronique en temps réel. Les trois tableaux successifs de Cendo, Matalon et Jarrell sont trois pièces indépendantes, mais l’organisation des agogiques, la reprise de thèmes visuels, donnent au spectacle la forme d’une désagrégation progressive. Chute(s) comme ingestion. Chute(s) comme dissipation. Chute(s) comme destin entropie. »

Marc Texier
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Paolo Pachini : conception et vidéo
Charge, musique de Raphaël Cendo
Staub, musique de Michael Jarrell
Tunneling, musique de Martin Matalon
Ensemble musikFabrik (cello, double bass, percussion, ute, clarinet, french horn, trumpet)

Christophe Lebreton, Max Bruckert (GRAME), Nicolas De ache (Muse en Circuit) : réalisations musicales
Christophe Lebreton : conception dispositif sonore

Création mondiale : 29 août 2009, «Voix Nouvelles» Festival, Royaumont Fondation
Production : GRAME – Fondation Royaumont « Voix Nouvelles »
Co-production : CIRM/Nice, La Muse en Circuit / Alfortville, Césare / Reims, GMEA / Albi : national centers of musical creation- Why Note Festival / Dijon – Ensemble musikFabrik / Cologne – Manège/CECN and Musiques Nouvelles/Mons – Metz en Scènes / L’Arsenal With the support of Pro Helvetia and the French Ministry of Culture and Communication (Delegation for Development and International Affairs)

©M.Grefferat

Paolo Pachini