Taipei Fine Arts Museum

« Imminent sounds », Falls and Crossings

Chutes, traversées, immersions… d’incertitudes en déséquilibres, de lenteurs en précipitations, les installations réunies pour Imminent sounds nous invitent à un parcours jusqu’« au bord du monde », aux confins de plusieurs possibles, à travers des espaces où les territoires du sonore s’entremêlent étroitement à ceux des images. L’inscription du son comme matériau constitutif de l’œuvre artistique était déjà au coeur de l’exposition Mobilité, sons et formes présentée au TFAM en juin 2010.

Trajectoires sonores et tracés visuels formaient communément l’ossature et l’espace des installations rassemblées autour de notions intrinsèques, comme la vitesse ou l’architecture des sons, des lignes et des volumes. Tout en prolongeant cette approche, Imminent sounds développera l’idée d’une scénographie sonore et visuelle, déployée sur tout le niveau principal du Musée, où interfèrent les notions de « chute » et de « traversée » : un parcours intégrant la diversité des structures spatiales et acoustiques spécifiques à chacune des 17 installations présentées De catastrophes en renaissances, l’idée de « chute » a inspiré de multiples créations dans l’histoire des arts, en peinture, littérature et musique. Imminent sounds aborde quelques uns de ces états. L’idée de chute, c’est d’abord la collusion du son et de l’image, au sens d’une action en train de se produire sous l’effet de la loi de la pesanteur : des objets qui tombent, des corps qui vacillent ou des eaux déferlantes. Plusieurs installations jouent ainsi avec l’évidence d’un phénomène doué de propriétés énergétiques et sonores particulières, en éclats et fracas.

James Giroudon

De chutes en traversées, parcours de l’exposition

Imminent sounds est conçue comme un voyage qui, partant de l’exubérance, de l’envahissement et du débordement, parviendrait à une presqu’immobilité, à un état d’évanescence. Dans l’espace d’entrée, la juxtaposition de l’œuvre silencieuse et sculpturale de Michel François face aux eaux resserrées et puissantes de Hervé Bailly-Basin, marque cette alternance, et parfois confusion, entre suspension du temps, prévisibilité de l’irréversible et chute proprement dite. Ce qui est imminent, donc.

Si les œuvres de Bill Viola, Kris Verdonck, Ulf Langheinrich et Thierry De Mey privilégient un processus de « lenteur », d’autres, comme celles de Michel François, Nicolas le Floch et Pierre-Alain Jaffrennou abordent d‘emblée, sous différentes formes, le déroulement inexorable de la chute. Paolo Pachini et Carlos Franklin déclinent ce principe de verticalité jusqu’au vertige, tandis que 72 Impulse de Trafik projette des lignes de fuite à l’infini.

Sur le parcours de l’exposition, quelques « Contrepoints », comme autant d’échappées de mots ou d’images empruntés à des peintres, auteurs et cinéastes, jalonnent la succession de ces dix sept installations.

James Giroudon : curateur
Christophe Lebreton : ingienierie

Œuvres de Paolo Pachini, Michel François, Pierre-Alain Jaffrennou, Bill Viola, Roque Rivas, Carlos Franklin, Thierry De Mey, Ulf Langheinrich, Kris Verdonck, Philippe Moenne Loccoz, Hervé Bailly-Basin, Nicolas Floc’h, Trafik/Yann Orlarey, Michel François, Joëlle Bouvier et Régis Obadia.

Production GRAME, pour le Taipei Fine Arts Museum avec le soutien de BNP Paribas, Fatton et l’Institut Français.

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